Auteur
VUB Press
C’est avec une grande tristesse que la communauté de la VUB doit dire au revoir à la rectrice honoraire Caroline Pauwels. Elle est décédée le vendredi 5 août 2022 à l’UZ Brussel des suites d’un cancer de l’estomac et de l’œsophage. Elle laisse derrière elle deux enfants.
Caroline Pauwels était une rectrice visionnaire et passionnée, une personnalité inspirante et chaleureuse. À une époque où un leadership qui nous relie est plus nécessaire que jamais, elle nous manquera terriblement.
Briser les murs
En 2016, Caroline a commencé son mandat de rectrice en brandissant un marteau de forgeron métaphorique. “Faites tomber les murs”, lisait-on avec force dans son premier discours académique. Pour créer des connexions, il faut d’abord faire tomber les murs proverbiaux. Les murs entre le campus et la ville, entre l’université et la société, entre les disciplines scientifiques, et même entre la science et l’art. De la manière la plus impressionnante qui soit, Caroline Pauwels a réussi à abattre tous ces murs, à construire des ponts et à créer des connexions à leur place. Les résultats sont impressionnants : il y a weKONEKT.brussels, avec l’événement Mindblowers accrocheur et la semaine hors campus, il y a l’événement annuel Difference Day lors de la Journée mondiale de la liberté de la presse, le 3 mai, il y a le groupe de réflexion interdisciplinaire POINcaré, et il y a eu le festival Theater Aan Zee en 2021 à Ostende avec Caroline comme commissaire et une grande contribution de la VUB.
Caroline Pauwels a réfléchi intensément et profondément à la position de la VUB en tant qu’université flamande pionnière dans le Bruxelles multiculturel, en tant qu’université urbaine engagée avec une orientation internationale et un ancrage européen fort grâce au réseau EUTOPIA.
Avec ses plans d’action comme guide, la VUB s’est positionnée comme étant distinctement humaniste, radicalement diverse, radicalement démocratique et radicalement durable. Et oui, radicalement numérique. Avec la pandémie de Covid, cette approche est devenue brutalement numérique. En tant que rectrice, elle s’est avérée être une excellente gestionnaire de crise qui a guidé la VUB à travers cette période oppressante et épuisante. Elle l’a fait avec son équipe et avec les représentants des étudiants, qui, selon elle, ont joué un rôle crucial.
En tant que directrice de l’hôpital universitaire affilié à la VUB, elle a également eu un impact sur l’UZ Brussel par sa vision humaniste et son engagement social.
Possibilisme et émerveillement
Pour son prédécesseur, Paul De Knop, qui est décédé un jour avant Caroline Pauwels des suites d’un mélanome, l’optimisme était un devoir moral. En tant que rectrice, Caroline a ajouté une nouvelle dimension à cet optimisme : le possibilisme. La conscience profonde que nous pouvons rendre le monde meilleur, que le monde a aussi besoin de nous. Elle est devenue une importante source d’inspiration non seulement pour la communauté de la VUB, mais aussi pour la société. Ses apparitions dans les médias, ses chroniques et ses publications ont inspiré de nombreuses personnes. En 2021, elle a reçu le prestigieux prix Ark de la parole libre. Elle fait certainement partie des intellectuels flamands les plus influents, ce qui a sans aucun doute renforcé l’image de l’université. Notamment parce que tout ce qu’elle a dit et fait était authentique. Réfléchi et profondément ressenti. L’émerveillement était également crucial pour elle. Elle a écrit des livres pour un large public, comme Ode aan de Verwondering et – avec Jean Paul Van Bendegem et Pat Donnez – Wonderlust. Ronduit : Overpeinzingen van een possibilist a été publié en 2021 et est devenu un best-seller.
La façon dont elle a géré sa maladie n’a laissé personne indifférent. Après sa démission prématurée et forcée du poste de recteur en février de cette année, elle est restée activement impliquée dans l’université. Elle s’est particulièrement préoccupée des questions d’éthique et de réflexion.
Études et carrière
Caroline Pauwels (Sint-Niklaas, 23 juin 1964) a étudié la philosophie à l’Université d’Anvers et les sciences de la communication à la VUB. Après avoir obtenu son diplôme, elle a travaillé pendant une courte période en 1989 au cabinet du commissaire européen Karel Van Miert, puis elle est devenue chercheuse au département des sciences de la communication de la VUB. Elle a obtenu son doctorat en 1995 avec des recherches axées sur la politique audiovisuelle de l’Union européenne. En 1998, elle est devenue professeur et compte à son actif de nombreuses publications influentes dans le domaine de la communication et des médias.
De 2000 à 2016, elle a été directrice du SMIT, un centre de recherche spécialisé dans l’étude des technologies de l’information et de la communication, qui fait partie depuis 2004 du réseau iMinds. Au sein d’iMinds, Caroline Pauwels a dirigé le département Société numérique, qui réunit des groupes de recherche de Gand, Louvain et Bruxelles. Elle s’est vu décerner la chaire Francqui par l’Université de Gand en 2014, et entre 2012 et 2016, elle a occupé la chaire Jean Monnet. En outre, elle a siégé dans plusieurs conseils d’administration, a été commissaire du gouvernement auprès du radiodiffuseur public VRT et membre de l’Académie royale flamande de Belgique pour les sciences et les arts.
Caroline Pauwels a peut-être perdu sa bataille personnelle contre l’éphémère, mais elle nous a appris que quelque chose restera toujours. “Cela passera, mais le surplus restera”, comme l’a dit un jour un de ses bons amis. Dans son cas, ce “surplus” est un héritage impressionnant. Pour cela, la communauté de la VUB est extrêmement reconnaissante envers Caroline Pauwels.
Publié à l’origine ici.
———————–
Aujourd’hui et toujours, nous nous souviendrons de la passion, du dévouement et du service de Caroline Pauwels, dont la vision et l’immense soutien ont permis de concrétiser l’existence même de l’Institut FARI.
Le principe de leadership de Caroline, qui consiste à mettre en relation des personnes de différentes disciplines, expertises et organisations afin de rendre la science et l’innovation plus accessibles et plus efficaces pour la société, a guidé la direction du FARI dès le départ. Son intellect, ses valeurs et sa détermination sont une source d’inspiration pour notre communauté et notre mission.
Merci, Caroline. Votre héritage continuera à vivre dans ce que nous faisons et pourquoi nous le faisons dans les nombreuses années à venir. Ta présence nous manquera énormément.
Partager
Mots-clés
Autres actualité