Date
27 JANV. 2025
Frais d'inscription
Gratuit
Horaire
17:30 - 19:00
Adresse
Cantersteen 16, 1000 Brussels
Orateurs
Laurence Dierickx
Participez à l'événement !
Hors-ligne
Rejoignez-nous pour une soirée de réseautage et explorez les implications éthiques et les défis de l’IA dans le journalisme lors de notre AI Happy Hour ! Cet événement en personne se tiendra le lundi 27 janvier à 17h30 au FARI Test and Experience Center (Cantersteen 16, 1000 Bruxelles).
Laurence Dierickx, enseignante à l’ULB et postdoc à l’Université de Bergen, discutera du rôle de l’IA dans le journalisme, en mettant l’accent sur ses limites, ses implications éthiques et la nécessité d’une supervision humaine et d’une alphabétisation en IA pour naviguer dans ses défis et prévenir la désinformation.
Description de la session :
Depuis le lancement de ChatGPT en novembre 2022, le rôle de l’IA dans le journalisme a suscité de nouvelles discussions, mettant en lumière des préoccupations éthiques concernant son utilisation, son exactitude et son impact sur les normes journalistiques. Bien que les outils d’IA tels que les modèles de langage (LLM) offrent un potentiel, ils ne peuvent remplacer le jugement humain et peuvent contribuer à la désinformation en raison de leurs limites. La confiance dans le contenu généré par l’IA est un problème croissant, de nombreux journalistes utilisant ces outils malgré des doutes sur leur fiabilité. Plutôt que de redéfinir le journalisme, l’IA agit comme un “remix” des processus éditoriaux existants, augmentant les flux de travail tout en soulevant des questions cruciales sur le rôle des journalistes dans la lutte contre la désinformation. Une intégration efficace de l’IA nécessite de comprendre ses limites, de promouvoir l’alphabétisation en IA et de maintenir une supervision humaine pour naviguer dans les défis et les complexités des sociétés pilotées par l’IA.
Est-ce pour vous ?
Les administrateurs, les professionnels de l’industrie et les passionnés d’IA sont invités à participer à cette session.
Un mélange équilibré d’apprentissage et de détente – Les participants auront l’occasion de s’engager dans des discussions enrichissantes avec Laurence, suivies d’un moment convivial avec des snacks et des boissons !
L’événement est gratuit, mais l’inscription est obligatoire.
Laurence Dierickx est chercheuse et enseignante spécialisée dans les technologies de l’information et de la communication. Elle est titulaire d’un master et d’un doctorat en sciences de l’information et de la communication et est actuellement chercheuse postdoctorale à l’Université de Bergen (Norvège), dans le cadre du projet NORDIS (Nordic Observatory for Digital Media and Information Disorder). Elle enseigne également les techniques d’investigation numérique, le journalisme basé sur les données et l’IA à l’Université libre de Bruxelles (Belgique), où elle est membre du centre de recherche ReSIC et du laboratoire LaPIJ.
Ses intérêts de recherche portent sur le développement de systèmes d’IA responsables, qui prennent en compte les besoins, les pratiques et les valeurs des utilisateurs finaux, dans le contexte de la vérification des faits. Ses travaux récents, réalisés au Centre de Démocratie Numérique de l’Université du Danemark du Sud, se sont concentrés sur les usages de l’IA générative et les stratégies de réduction des risques. La carrière professionnelle initiale de Laurence Dierickx a alterné entre le journalisme et la technologie, développant ainsi une expertise dans les évolutions technologiques du journalisme. Elle a publié plusieurs articles scientifiques traitant des pratiques, de l’éthique et du développement responsable des technologies, soulignant l’importance d’une approche nuancée et critique.
Elle est également co-auteure du chapitre “From Bytes to Bylines: A History of AI in Journalism Practices”, dans le livre Histories of Digital Journalism, publié en novembre 2024.
– Lire le chapitre
– ORCID
– Site web personnel
Les journalistes utilisent quotidiennement des outils basés sur l’IA, de la transcription automatisée des interviews à la traduction automatique en passant par des moteurs de recherche avancés, souvent sans se questionner sur la technologie qui les sous-tend. Cependant, depuis le lancement de ChatGPT en novembre 2022, les discussions sur le rôle de l’IA dans le journalisme ont pris une nouvelle tournure, alimentées par un engouement et des stratégies marketing qui exagèrent les capacités de la technologie. Ce changement a suscité une réflexion éthique sur l’utilisation responsable de l’IA, l’agence humaine et les normes journalistiques. Bien que la technologie de l’IA ne soit pas nouvelle dans le secteur des médias, elle n’a jamais été aussi largement discutée ni autant scrutée.
Malgré leur potentiel, les grands modèles linguistiques (LLM) comme ChatGPT ne peuvent pas remplacer le jugement humain nécessaire pour produire des histoires crédibles et nuancées. Ils sont plutôt destinés à des tâches secondaires en raison de leurs nombreux inconvénients, tels que le bruit sémantique, le manque de compréhension nuancée et la génération d’inexactitudes qui peuvent contribuer à la désinformation. D’un point de vue public, l’utilisation des LLM et d’autres systèmes d’IA générative soulève des questions cruciales sur la véracité à l’ère de l’IA. Parce que l’IA peut à la fois informer et induire en erreur, elle remet en question les notions traditionnelles de vérité et peut conduire à des résultats paradoxaux, dont la question de la confiance, de plus en plus complexe, et le rejet croissant du contenu généré par l’IA comme nouvelle légitime. La confiance est également au cœur de la relation entre les LLM et les journalistes. À ce sujet, les recherches commencent à montrer que la confiance n’est pas toujours une condition préalable à l’utilisation, car de nombreux professionnels utilisent la technologie sans lui accorder une confiance totale, ni en ses résultats.
La technologie fait partie du dispositif journalistique depuis des années, souvent dans une relation ambiguë avec les professionnels, allant de visions dystopiques à utopiques. À ce stade de l’histoire du journalisme, il serait trompeur de penser que l’IA va redéfinir le journalisme. Elle devrait plutôt être considérée comme un « remix » du processus éditorial. L’IA fournit des outils qui peuvent enrichir les flux de travail et les routines existants, tout en soulevant des questions importantes sur le rôle des journalistes dans les sociétés guidées par l’IA, où le journalisme de qualité sert de rempart contre le flot croissant de la désinformation.
Une intégration efficace de l’IA nécessite une compréhension claire de ses capacités et de ses limitations, avec un accent sur des stratégies de réduction des risques, incluant la culture de l’IA, la supervision humaine et des pratiques responsables. En tous cas, l’IA n’est pas une solution miracle, et l’engouement qui l’entoure ne doit pas masquer les défis profonds que le secteur des médias rencontre depuis deux décennies, notamment la dégradation continue des conditions de travail. Par conséquent, l’IA n’offre pas de solutions, mais crée plutôt de nouveaux défis. De plus, la culture de l’IA doit être vue comme un outil puissant pour explorer les complexités des sociétés guidées par l’IA, sans biais. Après tout, les outils ne sont que des outils faits par des humains pour servir des objectifs humains.
Les AI Happy Hours sont des ateliers qui auront lieu chaque dernier lundi du mois, de 17h30 à 19h00. Ces sessions offriront un aperçu des possibilités qu’offrent l’IA, les données et la robotique, de leur impact sur la vie quotidienne des citoyens, des administrateurs et des entreprises, et de la manière de garantir la durabilité, la conformité et l’utilisation responsable de ces technologies.
Cet événement est organisé par FARI – AI for the Common Good Institute.
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